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LES TRAVAILLEURS UNIS, Or. de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde). Publié in Bulletin du GODF - Suprême Conseil pour la France et les Possessions françaises - N° 1 - Mars 1869. Le 30 novembre 1868, la Loge Les Travailleurs unis, Or. de Sainte-Foy-la-Grande (Gironde), a été installée par ses trois premiers Officiers dignitaires, les FF. Guignard, Vénérable, Garrigon, 1er Surveillant, et Cordeiro da Silva, 2e Surveillant. A cette occasion, le F. Martin, Orateur, a prononcé un discours, dans lequel il s'est attaché à repousser plusieurs attaques dirigées contre notre Ordre, notamment en ce qui concerne ses symboles et ses principes. A ceux qui considéreraient le symbolisme maçonnique comme contraire au progrès, le F. Martin fait observer que la tradition est la condition même du progrès ; car le progrès, n'est pas l'apparition d'éléments toujours nouveaux , sans lien les uns avec les autres, se succédant à travers une série de révolutions. Le progrès, c'est une révolution constante, le développement d'un germe, l'épanouissement logique du passé dans l'avenir, par le perpétuel changement du présent. Au moyen de la tradition, l'avenir n'est plus un hasard, que rien ne prépare, un effet sans cause, un imprévu sans loi, contre lequel vient se briser la prévoyance des plus sages, et l'histoire n'est pas fatalement condamnée à ces révolutions incessantes, soubresauts et chutes douloureuses, qui rejettent l'humanité en, arrière ; l'histoire se déroule suivant une loi immuable, et parcourt, sereine, les phases de l'avenir. La tradition, telle que nous l'entendons, n'est pas un regret perpétuel d'un passé perdu sans retour, c'est une espérance d'avenir ; ce n'est pas une caducité fatale et une sénilité impuissante , c'est au contraire une vraie fontaine de jouvence. Par elle, l'humanité reste jeune, en avançant en âge. Par elle, nous communions avec les générations des siècles passés, tout en préparant les générations futures, et nous participons à la vie de l'éternelle humanité. Il faudrait être aveugle, dit le F. Martin, pour ne pas voir dans nos symboles les principes de toute une organisation sociale. Quant à la question religieuse , nous ne sommes pas une religion particulière, nous sommes la tolérance religieuse, c'est-à-dire que nous avons pour toutes les religions une sympathie générale, et pour chacune le respect que nous impose l'élément de vérité qu'elle renferme. Notre Temple est un panthéon, où nous offrons asile à tous les cultes, non pas à la manière de Rome antique, sceptique et dévote à la fois, qui donnait une place au Christ entre Jupiter et Néron, nous croyons au progrès et à la solidarité, et nous pensons que dans toute religion il y a un élément plus ou moins considérable de vérité, c'est cet élément de vérité que nous recueillons pieusement, afin de reconstruire, avec ces matériaux épars, le, vrai absolu ... in Bulletin du Grand Orient de France, Suprême Conseil pour la France et les Possessions françaises.N° 1 - Mars 1869 - 3e série. |